Présentation
Jacquemus : ce qu’il faut retenir du défilé printemps-été 2024
Simon Porte Jacquemus invite dans l’un des plus délicieux endroits du monde, la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence pour présenter sa collection “Les Sculptures”, hommage stylistique à sa passion pour l’art.
Jacquemus dévoile ses nouvelles silhouettes à Saint-Paul-de-Vence
Cette fois-ci, il légifère, faisant de cet havre d’art et de paix son podium affectif et imprégné de toute son admiration : “Je savais qu’un jour je ferai un show ici car pour moi c’est l’art de vivre, le sens de l’humour, les portes ouvertes, la poésie, la famille…” Le temps est clair, ce ciel du Sud dans un jour d’hiver est d’emblée un cadeau. L’arrivée de Julia Roberts et Kylie Jenner achève le ravissement de ce jour de soleil.
“Les Sculptures”, titre de sa collection bien nommée car Jacquemus ne cache pas sa passion pour Giacometti. Au contraire, il s’y abreuve, enroule son inspiration autour de ces statues très célèbres. Il y puise toute la générosité du geste qu’il mêle à une certaine idée du bon goût : “Réunir le cliché de la bourgeoisie, dit-il à la sculpture.
On y retrouve des réminiscences des Santons de Provence, comme ces épaules rondes. C’est une mode pop luxury.” Il a fait sien ce terme antinomique et on l’adore déjà venant de lui. Pop Luxury : on lui offre aussitôt la paternité de cette formule! C’est vrai c’est pop, c’est luxe.
Cette épaule arrondie qui peut se finir en manche gigot est le leitmotiv de la collection.Elle donne de la douceur aux jupes affutées et aux pantalons stricts. Les couleurs sont sobres : blanc, beige, rouge, noir.Car ici, c’est la coupe qui importe, la structure.
Les hommes ont toujours cette sensualité lumineuse. Les accessoires se veulent étranges, petite touche surréaliste que s’accorde le créateur comme ces escarpins double talons, ou même cette paire de chaussure, une rouge, une noire à chaque pied, petite fantaisie à la Diana Vreeland.
Et pour aller jusqu’au bout de l’exercice, le créateur signe son final avec la traditionnelle robe de mariée, de celles qui clôturent les défilés haute couture, clin d’œil “et petit cliché comme dans les collections des années 1980 ou 1990.” Elle est moulée à même le corps du mannequin, robe unique qui ne sera jamais commercialisée et peut être un jour dans un musée. La boucle sera alors bouclée!
Simon a grandi, sa marque s’épanouit dans une belle courbe, tout comme sa mode qui tend chaque fois un peu plus vers l’épure : “Cela fait déjà quinze ans que je suis dans la mode. C’est le moment de penser à un temps plus long pour la marque. Je réalise qu’être entrepreneur et créateur à la fois, c’est ce que j’aime en fait. J’ai besoin de savoir ce qu’on a vendu à Montaigne pour faire encore mieux. C’est vraiment la personne que je suis. J’ai envie, non pas d’une grosse entreprise, mais d’une grande et belle entreprise…”